Les saisons intérieures

Publié le 4 novembre 2025 à 22:44

Mon hiver intérieur

Les saisons de l’âme

Je crois que chacun de nous porte, au fond, un calendrier invisible.
Un automne qui nous apprend à lâcher,
un hiver pour se reposer et se recueillir,
un printemps pour recommencer,
et un été pour rayonner.

Aujourd’hui, je vis mon hiver intérieur.
Un hiver blanc, apaisé, silencieux.
Un temps pour ranger ce qui m’encombre, pour déposer les luttes,
pour sentir la Terre sous mes pieds comme une présence stable, ancienne et silencieuse.

Je comprends que se consacrer à soi n’est pas égoïste, c’est une offrande.
Se recharger, c’est honorer la vie en nous.
Quand je garde mon énergie, ce n’est pas pour me refermer, mais pour mieux la partager ensuite, avec clarté, avec intention, avec amour (cela m'a pris 29 ans à comprendre)

 Le calme sous la neige

Avoir un an de plus.
C’est étrange, n’est-ce pas ? On pense que c’est juste une date, un chiffre qui s’ajoute, mais ce n’est jamais anodin.

Pour la nature, une année de plus, c’est un cycle accompli, un cercle de saisons qui recommence, mais toujours un peu plus haut dans la spirale de la vie. Les arbres ne redeviennent pas ceux de l’an passé : leurs racines sont plus profondes, leurs cicatrices plus sages.

Pour la neuroscience, un an de plus, c’est une symphonie neuronale qui continue de se réécrire. Nos souvenirs, nos émotions, nos joies et nos douleurs tracent dans le cerveau de nouveaux chemins, preuve vivante que rien n’est figé. Le cerveau change, il se reconstruit, il apprend à se calmer, à s’aimer différemment.

Et pour Darwin, vieillir, c’est simplement s’adapter. Évoluer sans renier son essence, comme une espèce qui trouve, malgré la tempête, une nouvelle façon d’exister.

Mais pour le cœur, chaque année ressemble à une mue silencieuse.
Ce n’est pas toujours une fête, parfois c’est un tremblement doux, un écho de tout ce qu’on a traversé, aimé, perdu.
Et au milieu de ce bruissement intérieur, une question :
qu’est-ce que je veux garder vivant en moi ?

 

Le regard du Bouddha

Bouddha disait :

“La souffrance vient de notre résistance à ce qui est.”

Et j’ai compris que mes hivers intérieurs n’étaient pas des périodes de froid, mais des invitations au silence.
Que ce n’est pas le vide qu’il faut craindre, mais la hâte de le remplir.

Dans le yoga comme dans la méditation, on apprend à créer un espace intérieur : un lieu invisible où l’on peut se réfugier, respirer, redevenir témoin.
Je ferme les yeux.
Je sens mes pieds s’enraciner profondément, comme des racines qui plongent jusqu’au cœur de la Terre.
Je sens mon crâne s’ouvrir vers le ciel, comme la cime d’un arbre qui reçoit la lumière.
Entre les deux, mon souffle devient le pont.

Cet espace n’appartient qu’à moi.
Il me relie au monde sans m’y perdre.

 

Le regard de la science

La psychologie des émotions nous montre que chaque ressenti est un message, non une menace.
La neuroscience explique que quand on observe nos pensées sans s’y accrocher, le cerveau active des zones de régulation : le cortex préfrontal médian et l’insula se synchronisent, le calme revient.
Quand on sourit, même doucement, on envoie au cerveau un signal de sécurité : la sérotonine et la dopamine s’activent, comme de petits soleils intérieurs.

Sourire, ce n’est pas nier la douleur.
C’est dire à notre système nerveux : « Je t’écoute, mais je ne te laisse pas me consumer. »

“Quand le cœur se calme, l’esprit voit plus clair.” — Enseignement bouddhiste

Notre fréquence cardiaque se synchronise alors avec notre respiration.
Le cœur devient lent, régulier, comme un tambour ancien.
Chaque battement murmure : je suis en vie, je suis ici, tout va bien.

 

Les recherches de David Sander et de ses collègues à Genève nous apprennent que nos émotions ne sont pas de simples “réactions”, mais des processus complexes et coordonnés. Elles impliquent plusieurs réseaux du cerveau qui communiquent entre eux comme un orchestre :

  • le réseau d’élicitation (lié à l’amygdale) détecte ce qui est important pour nous — un ton, un souvenir, un mot ;

  • le réseau d’expression fait naître les gestes, les mimiques, la voix ;

  • le réseau autonome ajuste la respiration, le rythme du cœur ;

  • le réseau d’action prépare le corps à avancer ou à se protéger ;

  • et le réseau du ressenti — celui des feelings — intègre tout cela dans une conscience claire : “voici ce que je ressens.”

Cette approche, qu’on appelle modèle des processus composants, montre que chaque émotion est une symphonie temporaire entre le corps, le cerveau et la conscience.
Quand on observe simplement cette symphonie, sans la juger, on réactive le système de régulation préfrontale, qui apaise l’amygdale et restaure l’équilibre intérieur

Sander rappelle aussi que l’émotion n’est pas une ennemie de la raison : c’est son moteur.
Elle oriente notre attention vers ce qui compte, elle colore nos pensées pour que la vie ne soit pas qu’un raisonnement, mais une expérience pleine.

Alors, lorsque tu respires profondément ou que tu souris malgré la tempête, tu actives déjà ton cerveau émotionnel d’une façon nouvelle :
tu passes du mode réaction au mode relation.
Tu ne luttes plus contre ton ressenti,  tu danses avec lui.

 

An Appraisal-Driven Componential Approach
to the Emotional Brain
David Sander, Didier Grandjean and Klaus R. Scherer
Swiss Center for Affective Sciences, University of Geneva, Switzerland
Department of Psychology, FPSE, University of Geneva, Switzerland

 

 

 Méditation du souffle et du sourire

Ferme doucement les yeux.
Sens l’air qui entre, frais et vivant.

Imagine qu’il se transforme en lumière 
une lumière blanche, pure, presque liquide.
Elle glisse par tes narines comme une rivière d’étoiles,
descend dans ta poitrine, puis se diffuse dans tout ton corps.

Chaque inspiration fait briller une cellule endormie.
Chaque expiration emporte un peu de ce qui t’alourdissait :
les pensées qui tournent, les souvenirs qui serrent, les attentes trop lourdes.

Respire lentement.
Quatre secondes d’inspiration.
Six secondes d’expiration.
Ce rythme apaise ton système nerveux, harmonise ton cœur et ton cerveau,
comme deux instruments qui retrouvent la même note.

Place une main sur ton cœur.
Sens la chaleur sous ta paume, ce feu tranquille qui te maintient en vie.
Ton cœur bat  non pas pour survivre, mais pour te rappeler qu’il sait aimer, encore.
À chaque pulsation, une vague de lumière circule dans tes veines,
renouvelle ton énergie, réveille la mémoire tranquille de ton corps.

Laisse les pensées passer comme des oiseaux d’hiver 
elles ne font que traverser ton ciel intérieur.
Ne retiens rien, ne lutte pas.
Laisse simplement le vent du souffle les porter ailleurs.

Et puis… souris.
Même légèrement.
Ce sourire est une prière silencieuse, une offrande au monde.
Il envoie à ton cerveau le message le plus doux :

“Tout va bien. Tu es en sécurité. Tu peux te détendre.”

Les neurosciences montrent que ce simple geste active la sérotonine,
ouvre le cortex préfrontal, apaise l’amygdale.
Ton corps entend le message avant même que ton esprit le comprenne.

Alors souris, encore.
Pas pour cacher la douleur, mais pour lui offrir la lumière.
Ce sourire devient un mantra :

“Je me choisis. Je me pardonne. Je me réinvente.”

Et dans cette respiration consciente,
tu deviens ce lien entre la Terre et le Ciel :
tes pieds comme des racines, ton souffle comme un vent sacré,
ton esprit comme la cime d’un arbre qui touche l’univers.

Tu es la respiration du monde,
et le monde respire à travers toi.

Le printemps à venir

L’hiver n’est pas la fin.
Il est la promesse du printemps.
Chaque silence prépare une floraison, chaque larme arrose une graine.

Alors, j’accepte mon hiver.
Je l’écoute, je le laisse me transformer.
Et je sais qu’un matin, sans prévenir, la lumière reviendra.

Comme la Terre après la neige,
je renaîtrai, plus simple, plus claire, plus vivante.

“Ne cherche pas la lumière, deviens là.”
Bouddha

Je me demande souvent : avons-nous tous conscience de nos saisons intérieures ?
De ces hivers de silence, de ces printemps de renaissance, de ces étés de lumière ?

 

Je t’invite à créer ici ton propre espace de respect et de douceur.
Un espace où tu peux écrire, libérer, partager ce que ton cœur retient depuis trop longtemps.
Ton mot, ton souffle, ton émotion ont leur place ici.

Cet endroit est sûr, calme et bienveillant, 
un lieu pour s’écouter soi-même à travers l’écho des autres,
un lieu pour oser exister sans se corriger.

Prends quelques minutes pour écrire, pour respirer,
et peut-être toute une vie pour t’aimer un peu plus,
à chaque saison de ton être.

 

Avec plein belle énergie de l'univers et reconnaissance,
Sabrina

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